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Dans le cadre de ma recherche, j'écris sur Emma Amos, Ruth Waddy, Faith Ringgold ou même Betye Saar qui ont fait de leurs œuvres, les miroirs de leurs vies, mais aussi des réflexions critiques sur leur époque, leur société et leur communauté. Leur art incarne leur résistance, qui à l'instar des stéréotypes, témoigne de leur propre volonté de se redéfinir dans un contexte dans lequel il était nécessaire de réinventer.

Emma Amos (1937-2020) (à gauche) + sa peinture “Flower Sniffer”, (1966)


À une époque où les diasporas noires ont su bâtir plusieurs formes de rejet et de revendications reflétant des nécessités, besoins et volontés de réaffirmation (Kalu & Falola, 2019), les femmes, à travers l'afro féminisme et/ou le Mouvement des arts noirs, ont été les figures centrales d'une ère artistique et visuelle engagée à l'échelle mondiale. Leur subjectivité intersectionnelle ainsi que leurs réimaginaires transcendent les frontières temporelles et géographiques, notamment par la littérature, la musique et surtout les arts visuels. Ces femmes artistes, révolutionnaires, poétesses, écrivaines peintres engagées, ont fait de leurs représentations, des reflets de leurs propres résistances !





Plus j’avance dans ma recherche, plus l’envie de conquérir davantage de territoires intellectuels me prend.


Pourtant, je ne me suis jamais imaginé à la place de ces auteures que j’ai tant admirées et qui ont irrigué mon esprit de profondes idées. Je les ai imaginées, j’ai dévoré leurs écrits, mais je n’ai osé penser que je pourrais, moi aussi, écrire.


Les mots de bell hooks résonnent en moi avec ardeur: aucune femme noire dans cette société ne peut écrire excessivement. En réalité, aucune femme n’écrit excessivement...Les femmes n’ont en réalité jamais assez écrit (hooks, 1999) et pendant longtemps, j’ai cru que je n’avais pas la légitimité d’écrire et, par extension, de revendiquer mon existence.


Loin d’être une profonde crise existentielle, mon rapport à l’écriture se reflète à travers cette réalité qu’est le manque de place à la grande table que représente notre société. À cette table imposante, je ne me suis jamais véritablement sentie conviée. J'attendais patiemment mon invitation, mais plus le temps passait, plus l'enthousiasme de m'y asseoir s'amenuisait. Les minutes s'étiraient comme des heures, et les heures, comme des jours interminables. Pourtant, à cette table, aucune femme ne reflétait mon vécu ou ce que je suis; je m'apercevais que je n'étais pas à la bonne place. [...].




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